Egypte an II

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Year: 2013

Publié le vendredi 8 novembre 2013
Écrit par Fawzia Asaad

D’UNE REVOLUTION (25 JANVIER 2011) à L’AUTRE (30 JUIN 2013)

J’ai entrepris de raconter cette histoire pour dénoncer les rapports biaisés, tronqués de la presse occidentale. On lit, on entend, on donne à voir que la culture démocratique des Egyptiens balbutie quand la jeunesse du pays orchestre un spectacle grandiose de démocratie. Le peuple avait porté un Président au pouvoir. Le Président s’est montré incompétent et dangereux. Ce même peuple destitue le Président, délègue aux militaires le pouvoir de négocier sa destitution. Tel est le résumé de mon histoire. 33 millions d’actes de rébellion ont été signés pour réclamer le départ du Président, 33 millions de rebelles ont envahi les rues, les ponts du Caire et des autres villes du pays. Mais le mot rébellion, tamarrod est rarement prononcé. Une Constitution basée sur la loi islamique, rédigée sans consultation populaire, hâtivement votée, ne tenait pas compte du droit de la femme à l’égalité, mais on insiste sur la légitimité d’un président démocratiquement élu, destitué par le peuple et ce faisant, le légitime. La Révolution du 30 Juin 2013 est acclamée. Fort d’un soutien politique, le Président destitué refuse de se soumettre au dictat du peuple, accuse un putsch militaire et met le feu au pays.
L’histoire que je raconte n’échappera pas à la terreur et à la contre révolution, mais de l’avoir vécue, il en restera une culture populaire de la liberté et de la justice qui ne se laissera pas dominer par le faschisme. Tamarrod a prêté son nom à un parti qui contribuera à la rédaction d’une nouvelle Constitution.
Fawzia Assaad